Tilane à travers sa branche Tananasoa organise en partenariat avec d’autres associations comme Fintana, Ala et Rotaract club hina des actions de nettoyage dans les rues de la capitale Malgache. En effet, nous nous efforçons de nettoyer un nouveau quartier d’Antananarivo régulièrement. Nous avons entrepris ces actions depuis septembre 2020 et réussi à nettoyer trois quartiers de la capitale jusqu’à aujourd’hui, en raison de la pandémie mondiale nous avons décidé de suspendre nos activités, en 2021, impliquant plusieurs de nos bénévoles.
L’équilibre planétaire étant agressé, il est nécessaire de réfléchir à des sociétés dynamisant, en symbiose avec l’environnement, le niveau de vie des populations. La pollution étant responsable du tiers de la mortalité mondiale, agir en faveur de la dépollution est donc une action de santé publique inéluctable.
En 2019, on estime à 7 millions de décès liés à la seule pollution de l’air dans le
monde, à Madagascar le rapport MICS6 de l’UNICEF estime que 20 % des décès sont imputables à la
pollution. La mortalité n’est malheureusement pas le seul impact de la pollution (air, eau,
sols). En effet des retards de croissance, le développement de maladies épidémiques, et les
dégradations de l’environnement génèrent des problèmes quotidiens pour les populations exposées.
Cette exposition est mesurable au travers des différentes pollutions, à Antananarivo par
exemple la densité de population entraîne de nombreux problèmes. La pollution de l’air est la
plus facile à mettre en évidence ainsi que leur impact sanitaire. Les industries intégrées au
paysage urbain et les chauffages domestiques sont nombreux à utiliser le charbon comme ressource
énergétique. Face à la faiblesse du réseau électrique malgache (manque d'infrastructure,
délestage, etc), le charbon est pour beaucoup le seul moyen de générer de l’énergie. En addition
de ce “smog”, l’encombrement des voies routières à l’instar des grandes villes du monde est au
quotidien à l’origine de la production de particules fines toxiques pour l’homme.
Les autorités de la capitale ont désormais pris conscience de ce problème de santé publique
majeur et recherchent activement des solutions pour réduire les émissions de particules nocives.
Le manque d’infrastructures est frappant pour la gestion des déchets (organique ou non)
ainsi que pour le traitement des eaux. En effet, aujourd’hui à Madagascar les déchetteries à l’air
libre sont monnaies courantes, le tri sélectif est bien loin des réalités quotidiennes des
habitants. L’espace public devient donc rapidement un lieu où l’on entrepose les déchets sans
autre avenir. En janvier 2021 New Scientist a publié une étude montrant que la pollution plastique
impacte aussi fortement les sols que les sécheresses. Des métaux lourds s’infiltrent alors dans
les sols en profondeur au fur et à mesure du temps, ayant une incidence sur la nature ainsi que
sur le développement des enfants. Ces déchets contaminent alors les nappes d’eau potable utilisées
par les locaux, de plus en raison de la faible couverture en assainissement les eaux usées
atteignent les réserves d’eau saine. Seulement 0,4% de la population est relié aux égouts, la
situation au niveau national est tel que 40 % de la population ne possède pas d’installation
sanitaires (défection à l’air libre) et 44% possède une installation non améliorées (chasses
d’eau à ciel ouvert, latrines à fosses sans dalles ou à dalles non lavable, latrines suspendues
et sceaux). On comprend alors les problèmes sanitaires sous-jacents, par exemple 4 personnes sur
5 boivent de l’eau contaminée par des Escherichia Coli (de la matière fécale).
Au vu des nombreux problèmes liés à l'environnement, il est évident que Antananarivo nécessite
des actions bien plus complexes et des investissements conséquents pour résoudre ces difficultés.
Les moyens de Tilane ne permettent pas pour l’instant ce type de projet au sein de la capitale,
cependant l’association ne pratique pas la politique des petits pas pour autant. Nettoyer un quartier
de ses déchets semble bien éphémère et peu paraître désuet cependant il s’agit d’agir auprès des
habitants, attirer leur regard sur la présence des déchets si près de leur lieu d’habitation.
L’action permet de mettre en lumière la présence d’objet indésirable dans le paysage quotidien et
d’instaurer un dialogue avec ces habitants. Il s’agit de pouvoir sensibiliser la population sur
la quantité de déchets mais aussi sur les dangers qu’ils représentent de par leur simple présence
(objets pouvant blesser les riverains) ou de la pollution que leur présence entraîne.
Au sein de Tilane nous sommes convaincus que la résolution de problèmes de société tel que la
pollution est un engagement de tous les citoyens de la cité. Cet engagement ne peut avoir lieu
qu’après une prise de conscience de la situation par l’ensemble des acteurs de la société et la
cohésion de celle-ci dans un projet commun.
Dans cette optique, l’action de nettoyage réunit quatre associations (Tilane, Ala, Fintana,
Rotaract club hina) et une entreprise (Wokkusu) qui partagent le même intérêt pour la préservation
des quartiers et de l’environnement.
Les partenariats et liens que nous avons pu tisser ont permis de rassembler suffisamment de
bénévoles pour mener trois opérations de nettoyage régulièrement espacé de 2 mois avant que la
covid-19 viennent marquer un temps d’arrêt à nos actions.
La première opération a été organisée le 19 septembre 2020 dans le quartier de Ambohijatovo
à l’occasion du World clean up Day. Lors de cette première opération l’association Ala et Rotaract
club hina étaient à nos côtés ainsi que l’entreprise Wokkusu.
La deuxième opération a eu lieu le 14 novembre 2020 dans le quartier 67Ha.
Lors de cette deuxième opération l’association Ala et Fintana étaient à nos côtés.
La troisième opération a eu lieu le 30 janvier 2021 dans le quartier Ankorondrano. Lors de cette troisième opération l’association Ala et Fintana étaient à nos côtés.
La quatrième opération annonce la reprise de nos actions sur le terrain après presque neuf mois de repos forcé de nos équipes et aura lieu le 18 septembre 2021 dans le quartier de Mahamasina. Lors de cette quatrième opération l’association Ala, Leo club Ankoay d’Ambohibao et Tafatsiry étaient à nos côtés.
La situation économique et sociale à Madagascar génère de nombreux problèmes environnementaux
ayant un impact sanitaire sur les populations locales. Le manque d’infrastructures de certaines régions
entraîne des retards économiques et empêche le développement d'entreprises.
La réalisation d’infrastructures lourdes doit être menée par des acteurs disposant de
capitaux (entreprise, État,...), cependant la sensibilisation aux risques liés à la pollution
est centrale pour une prise de conscience collective.
